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        FORMATION - PROJETS 

             - INTERACTION

 

Quelle est la place de l'interaction dans le domaine de la médiation culturelle ?

→ Afin de répondre à cette question, j'ai convoqué une grande partie des projets menés tout au long de mon année de formation :

 

  • Des projets de formation visant à développer les compétences du master

     

  • Des actions spécifiques en fonction de chaque projet, permettant de développer des compétences variées et de découvrir différents aspects de la médiation

     

  • Deux niveaux de communication différents, identifiés après un bilan personnel de chaque projet

 

Campagne d'abonnement de la Comédie de Caen

Distribution de programmes, de flyers, information sur la programmation, les tarifs

 

Distribution de flyers, discours de présentation

 

Animation de la page facebook des Relais étudiants, rédaction d'articles, réalisation d'interviews, ...

 

Rédaction d'un cahier des charges, recensement des espaces, du matériel, des conditions spécifiques et des différentes possibilités d'animation, prise de photographies, synthèse des informations, réalisation d'une page internet et d'une brochure

 

 

Rédaction d'un cahier des charges, prise de contact et rencontre avec le street-artist, proposition du projet à l'établissement

 

Travail en équipe, prise en compte du public, préparation et mise en œuvre d'un projet de médiation directe, animation lors de l'événement

 

Prise en compte du public et de la nature de l'événement, aide à la réalisation : adaptation des informations, reformulation, adaptation du contenu au support choisi, prise de parole en public et transmission optimale du message

 

Distribution de flyers, présentation de l'ESPE de Caen, du parcours d'études Master MEEF, des conditions d'inscription, prise en compte des questions spécifiques et renvoi aux formateurs concernés, renseignement sur les différents moyens d'obtenir des informations (site internet, réseaux sociaux), appui sur ma propre expérience d'étudiante

 

Présentation de l'université de Caen en appui sur le discours du médiateur, prise en compte du public, renseignement sur les différents moyens d'obtenir des informations (site internet, réseaux sociaux), renseignement sur l'université en fonction du message à transmettre défini dans le cahier des charges et de l'image renvoyée par le public, appui sur ma propre expérience d'étudiante

 

Prise en compte du public, élaboration d'une activité en appui sur un dispositif de médiation directe défini, mise en œuvre de la médiation

1er niveau:

 

COMMUNIQUER

INFORMER

 

Domaine de la transmission d'information

Des projets

Des actions spécifiques

Des niveaux de communication différents

2ème niveau:

 

COMMUNIQUER

INFORMER

S'ADAPTER

MEDIER

INTERAGIR

 

Domaine de la confrontation et de l'appropriation

Promotion du ciné-concert Titanic organisé par l'ESPE

Statut de Relais étudiant pour la Comédie de Caen

Réalisation d'outils de communication pour le Service Commun de Documentation Unicaen

Élaboration d'un projet de partenariat entre un street-artist et le Collège Lycée Expérimental d'Hérouville-Saint-Clair

Organisation et participation à la Nuit des Musées avec le Musée de Normandie dans l'enceinte du château de Caen

Participation au projet Ecolysciences au collège Nelson Mandela

Présence au Salon de l’Étudiant sur le stand de l'ESPE

Participation en tant qu'étudiant ambassadeur au dispositif de l'université « Unicaen dans les lycées »

Formation des ATSEM de la région caennaise à l'ESPE

...

Mon expérience au sein de la formation m'a permis d'isoler cette dimension d'interaction qui m'intéresse particulièrement dans la médiation, et d'identifier plusieurs niveaux de communication.

 

Certains projets (distribution de flyers, de programmes, campagne d'abonnement, discours de présentation d'événement, participation à un podcast) relèvent d'un premier niveau de communication : Communiquer, Informer. Il s'agit de transmettre une information à un public donné, ce qui est nécessaire car la transmission fait le plus souvent partie intégrante de la médiation, mais cela ne va pas plus loin.

 

D'autres projets dépassent ce stade : une participation active à un événement en relation directe avec le public, une adaptation spécifique aux individus ciblés, et en un mot, la médiation directe, relèvent d'un second niveau de communication : Communiquer et Informer toujours, mais aussi S'adapter, Médier et Interagir avec le public, pour une communication vivante et humaine.

 

Ainsi, m'intéresser à la place de l'interaction dans la médiation m'a permis de comprendre qu'une médiation réussie est une médiation qui met en jeu le contact humain, la confrontation à l'altérité, et bien sûr la bienveillance et le respect du public dans ce qu'il est et ce qu'il attend.

Un projet particulier : Unicaen dans les lycées

Ce dispositif auquel j'ai activement participé cette année et qui m'a particulièrement passionné a été le moteur principal de mes interrogations sur l'interaction. Ayant renouvelé cette expérience plusieurs fois, j'ai eu tout loisir d'identifier mes difficultés, de réfléchir à des solutions et ensuite de les tester sur le terrain, ce qui fait de ce projet un vécu riche et fortement professionnalisant pour moi.  

Les difficultés rencontrées :

 

  • Posture professionnelle : Difficulté à définir ma posture, entre étudiant ambassadeur Unicaen et médiatrice culturelle en formation, et à accepter le fait inconfortable de ne pas pouvoir répondre à certaines questions très précises, notamment en ce qui concerne l'orientation.

  • Interaction : Difficulté à provoquer l'interaction quand les lycéens sont timides et n'osent pas aborder le stand ni poser des questions : quelle stratégie mettre en place ?

 

La formation EOI :

 

L'Espace Orientation Insertion Unicaen m'a proposé un rendez-vous pour faire le point sur mon vécu de cette expérience, et répondre à mes questions. Voici les points forts qui en ressortent :

 

  • Prise en compte du public

-Réceptivité des lycéens au discours Unicaen plus ou moins forte: nécessité de prendre en compte les filières proposées par le lycée (générales ou technologiques), car ce n'est pas le même public. Les lycéens n'ont pas les mêmes attentes vis à vis des études supérieures en fonction de leur filière.

-Prendre en compte également la maturité de l'adolescent, entre l'enfance et l'âge adulte; on parle beaucoup aujourd'hui de formation tout à long de la vie, à travers de nombreuses expériences personnelles et professionnelles qui permettent de surmonter les changements et l'inconnu en toute autonomie. L'adolescent, lui, n'a pas cette somme d'expériences qui donnent confiance, et les schémas qu'il hérite de l'enfance ne sont plus efficaces dans le monde des adultes, il doit donc en construire de nouveaux par lui-même, ce qui prend du temps et peut expliquer une période de grande timidité et de manque d'autonomie. L'orientation touche à l'identité, à ce qui va nous définir professionnellement, c'est donc un sujet très sensible.

 

  • Un discours « respectueux »

Beaucoup d'informations, parfois contradictoires, sont données tout au long du lycée par différentes figures: la famille, les professeurs, les conseillers d'orientation, les médias, les établissements d'enseignement supérieur, le portail Admission Post-Bac. Toutes ces informations sont à analyser par le lycéen et elles peuvent, de par leur masse, l'impressionner, lui faire peur. Il va donc s'agir, afin de l'aider à s'y retrouver, non seulement de lui livrer un discours clair et construit, non infantilisant et visant son accession prochaine au statut de jeune adulte responsable et autonome, mais aussi de le rassurer, de l'écouter dans ses souhaits et ses doutes, et de lui délivrer l'information la plus respectueuse possible: elle doit être exacte, doit correspondre aux questions qu'il se pose, et doit prendre en compte sa personne. Pour cela, la mise en place d'un tel discours nécessite l'interaction avec le lycéen.

 

  • La posture du médiateur

Le médiateur doit donc lui proposer un reflet de lui-même afin qu'il se regarde et se retrouve au travers des informations transmises, mais aussi des moments d'écoute qui vont lui permettre de s'exprimer et de se sentir entendu. Le médiateur va donc pouvoir, à la question du lycéen, répondre par une reformulation de ses propos et en fonction de ceux-ci, par une autre question ouverte visant à aider le jeune à élaborer sa pensée et son discours en le renvoyant à ses propos et à ce qu'il souhaite exprimer. En tant qu'étudiante ambassadrice ou en tant que médiatrice culturelle anciennement étudiante, mon rôle va être non de répondre à ses questions comme une conseillère d'orientation en l'orientant vers telle ou telle filière, mais en lui parlant du monde des études en général et des services qui vont l'aider à trouver des informations par lui-même au sein de celui-ci. Je vais pouvoir l'aider à aller chercher des points d'appui sur ce qu'il possède déjà en termes de formation, de connaissances et de compétences, et à se rassurer au regard de ce qu'il sait qu'il est capable de faire.

 

  • Vers l'autonomie

L'essentiel est que par la suite il soit capable, après avoir fait son choix en ayant en sa connaissance le plus d’éléments importants possibles vis à vis de son orientation, de trouver l'équilibre entre la formation et la vie étudiante qui lui permettra de vivre sereinement ses études, de s'intégrer et de réussir, ainsi que l'équilibre entre un parcours de formation rassurant et la possibilité de rester libre et curieux et d'avoir plein de portes ouvertes sur l’extérieur grâce à la vie culturelle universitaire.

 

BILAN: Quelle est la forme la plus propice à l'interaction?

Importance de l'interaction

Au cours de ce projet, j'ai pu saisir l'importance de l'interaction sur deux plans :

Interaction avec le public

 

Les différents modes d'intervention que j'ai pu expérimenter ont mis en évidence le fait que la présentation à un grand groupe en amphithéâtre, de par son caractère impersonnel, permet de gagner en efficacité sur le plan informationnel mais fait perdre énormément en termes de relations humaines, le contact permettant je pense de renforcer l'image Unicaen comme celle d'une université qui donne la possibilité à ses étudiants de s'épanouir et de s'exprimer. Ainsi, l'interaction permet une proximité sensible entre l'institution représentée et le public qu'elle cherche à toucher. Les lycéens avec qui un contact personnel a été établi sont repartis avec une représentation de l'université comme un lieu d'échange et de communication, au sein duquel ils savent qu'ils auront par la suite d'autres interlocuteurs à qui s'adresser.  

Interaction avec le médiateur

 

Au fur et à mesure des interventions, j'ai pu essayer différentes manières d'intégrer mon discours à celui de David, et je me contentais la plupart du temps d'intervenir quelques minutes à la fin de la présentation. Lors du dernier rendez-vous Unicaen dans les lycées à Valognes dans la Manche, j'ai décidé de compléter son discours au fur et à mesure de son déroulé en l'étayant d'exemples. Ainsi, mes interventions ont suivi la trame du discours de David, ponctué d'exemples, de conseils et de remarques par mon point de vue d'étudiante tout au long du propos, ce qui a contribué à renforcer la progression logique des informations, le tout gagnant ainsi en cohérence vers un discours plus vivant et moins cloisonné. Le fait qu'il y ait de l'interaction entre les deux représentants Unicaen, le discours étudiant s'insérant au cœur même du discours de l'institution, renforce également l'idée selon laquelle l'étudiant a vraiment une place à part entière au sein de l'université et que son discours a de l'importance et peut être exprimé et entendu.  

 

  • L'accueil au stand : Les lycéens sont globalement assez timides quand l'intervention se fait sous la forme du stand. Il faut qu'ils viennent chercher l'information par eux-mêmes, qu'ils prennent l'initiative. En outre, sauf si le jeune s'est déjà (ou a déjà été) un peu renseigné en amont, il n'aura pas forcément de questions à vide sur l'université. Cette formule peut cependant être très efficace quand les élèves sont déjà sensibilisés par les professeurs et le lycée en général aux problématiques de l'orientation, l'autonomie et l'auto prise en charge. Mais si les élèves sont timides ou si leurs préjugés font qu'ils ne vont pas se tourner d'eux-mêmes vers l'université après le bac, ils n'ont accès à aucune information.

 

  • La présentation à un grand groupe en amphithéâtre : Tout d'abord, la forme de groupe accompagné par un professeur a le mérite de faire en sorte que les élèves soient informés quoi qu'il arrive, ce que ne permet pas le système du volontariat sous la forme du stand. Ainsi, tous les jeunes repartent avec un bagage de connaissances sur l'université, et les informations transmises peuvent provoquer des questionnements qu'ils peuvent alors nous communiquer. Néanmoins, on gagne en efficacité informationnelle ce qu'on perd en contact et en interaction... Comme il y a plus de distance avec les jeunes, contrairement à la proximité du stand, il y a finalement peu voire pas de questions à la suite de la présentation, et on peut penser qu'ils n'osent tout simplement pas les poser devant tout le monde.

 

  • La présentation à un groupe restreint dans une petite salle : La petite salle permet de meilleures conditions d'interaction qu'un amphithéâtre, grâce à une plus grande proximité avec les élèves, et donne lieu à des interventions très positives en termes de qualité d'écoute et d'échange. Le petit comité améliore la qualité de la communication, et il est plus facile pour les lycéens d'intervenir, de manifester leurs interrogations, leur étonnement, leurs doutes, leur enthousiasme, au sein d'un groupe restreint plutôt que dans un amphithéâtre, de même qu'il est plus facile pour nous de rebondir dessus et ainsi d'enrichir l'échange vers une présentation personnalisée en fonction du groupe et de ses attentes spécifiques. C'est à mon sens, parmi toutes les formules expérimentées, la plus efficace et la plus propice à l'interaction.

 

Suite du questionnement

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